Voyager avec un âne



Je vous propose un extrait du livre de Robert Louis Stevenson, "Voyages avec un âne dans les Cévennes" que je viens de relire.

Plein de poésie, mais parfois aussi de cruauté envers les animaux, ce récit nous fait voyager et nous donne envie de visiter la région, même si depuis 1878, celle-ci a du bien changer. Ce livre me rappelle également les randonnées effectuées avec des ânes, il y a quelques années.

"Je liai Modestine d'une manière pour elle plus confortable, et lui cassai la moitié du pain noir pour son souper, réservant l'autre moitié pour le lendemain. Puis, je rassemblai ce que je désirais à ma portée, enlevai mes chaussures et mes guêtres mouillées que j'enveloppai dans mon imperméable, disposai mon havresac comme oreiller sous le flanquet de mon sac de couchage, insinuai mes jambes à l'intérieur de ce dernier et m'emmaillotai là-dedans comme un bambino.

[...]

Hé ! que dis-je ? je n'avais ressenti nulle impression de froid et m'étais éveillé avec une netteté et une légèreté de sensations extraordinaires.
Là-dessus, je me secouai, enfilai une fois de plus mes chaussures et mes guêtres puis, rompant ce qui restait de pain pour Modestine, je fis un tour d'horizon, afin de savoir dans quelle partie de l'univers je venais de m'éveiller. Ulysse, échoué en Ithaque et l'esprit en proie à la déesse ne s'était point plus agréablement fourvoyé. J'avais cherché une aventure durant ma vie entière, une simple aventure sans passion, tel qu'il en arrive tous les jours et à d'héroïques voyageurs et me trouver ainsi, un beau matin, par hasard, à la corne d'un bois du Gévaudan, ignorant du nord comme du sud, aussi étranger à ce qui m'entourait que le premier homme sur la terre, continent perdu - c'était trouver réalisée une part de mes rêves quotidiens. J'étais ç l'orée d'un boqueteau de bouleaux entremêlés de quelques hêtres. A l'arrière, il jouxtait à un bois de sapins, et, par-devant, il se clairsemait et aboutissait naturellement dans une vallée peu profonde et herbeuse. Tout autour s’exagéraient des sommets de montagnes, certaines proches, d'autres distantes, suivant que la perspective se fermait ou s'ouvrait, aucune d'elles d'apparence plus haute que l'ensemble. Le vent entremêlait confusément les arbres. Les taches d'or de l'automne sur les bouleaux remuaient en frissonnant."

(source image : Adèle C.)

Pour lire le livre en entier...

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